Végétalisation des autoroutes : des voies vers la biodiversité

Pour la plupart d’entre nous, autoroute ne rime pas vraiment avec écologie : de grandes bandes de bitume qui traversent les paysages, qui ont pu nécessiter la destruction de certaines collines, la création de tunnels au cœur des montagnes… Vues de l’extérieur, il est normal que les autoroutes ne remportent pas tous les suffrages. Et pourtant…

Peu le savent mais ces voies de circulation et leurs abords sont utiles à la biodiversité.

En 1993 les sociétés gestionnaires autoroutières ont signé une Charte Environnement destinée à mieux intégrer ces infrastructures dans le paysage et à favoriser la biodiversité.

Suite à cela, le souci porté à la végétalisation des autoroutes a augmenté. Car, en moyenne, pour 1 km d’autoroute, on compte environ 4 hectares de dépendances vertes soit une zone de 10 à 15 mètres de part et d’autre des voies.

Dans un premier temps, les végétaux qui y sont plantés vont permettre de pérenniser les infrastructures. Par exemple, en protégeant les sols de l’érosion par l’eau ou en protégeant les talus. Ils empêchent également les glissements de terre lors des terrassements et rendent ainsi les voies plus sûres.

Ils défendent également les usagers de certains dangers. La végétation haute et dense, souvent présente dans les zones de vent fort, protège les automobilistes des bourrasques. Quant aux petits arbustes plantés sur le terre-plein central, ils ont une fonction de brise-vue et évitent d’être éblouis par les phares des voitures en sens inverse.

Mais, au-delà de ces préoccupations techniques, sécuritaires et économiques, les abords des autoroutes offrent une alternative intéressante en termes de milieu de vie à la petite faune et à la flore. En effet, l’homme n’y intervient que très peu car seul le fauchage régulier des 2 premiers mètres est obligatoire. La vie sauvage peut ainsi prendre ses quartiers dans le reste de ces zones vertes sans crainte d’être dérangée.

De plus, ces abords sauvages étant continus sur de grandes distances le long des voies, ils facilitent les migrations des espèces et leur offrant des couloirs « protégés ».

Dans d’autres pays, la végétalisation des grandes voies de circulation prend de plus en plus d’importance et s’invite même en pleine ville. C’est ainsi qu’au Mexique, le collectif ViaVerde a commencé à installer des pylônes recouverts de panneaux végétalisés sur le périphérique de Mexico. Le but ? Lutter contre la pollution de l’air, sujet particulièrement épineux dans cette capitale. Déjà 1000 pylônes ont été installés, les végétaux y sont implantés sur les panneaux faits de plastique recyclé et conservant un substrat pour remplacer la terre. A terme, cette installation devrait permettre d’absorber 27 000 tonnes de CO². 

Preuve supplémentaire que route et écologie peuvent faire bon ménage !

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